Fiction (?)
Lorsque ma caboche rencontre l'oreiller, je ne me sens plus vivre ; quand je lève le nez au ciel, je ne me sens plus suivre. Alors que les icônes se mettent à gémir, mon souffle s'estompe ; et la muse qui anime mon crayon entretient ma déraison.
Je ne distingue dans leur important que le futile ; je n'atteins la plénitude que dans un ailleurs. Je ne cherche pas de pelouse plus verte mais du chiendent plus vivace. Me piquer à m'y allonger, je ressens à nouveau. Mes rêves s'anéantissent sous le joug des contraintes ; cependant celles-ci leur donnent un relief, tant les bosses semblent bossues face aux creux.
J'ignore où je me dirige : je ne suis pas aveugle mais éblouie. Je cherche en vain la porte de la quiétude mais persiste à me heurter aux murs. Le ça ne désire pas la fin du triturer l'esprit. Et parfois je suis le ça. Je ne m'y attarde pas, les autres moi bataillent. Et comme pour les bosses, le ça ressort grandi de ces tranchées-là.
Je trace des lignes, des signes sur le papier jauni, alors qu'il dit : "words are very unecessary, they can only do harm". What if I love words ? Une de ces nombreuses tares dont je ne peux me défaire. Les songes en sont. Ils m'éveillent de ma léthargie, parfois violemment. Mais c'est si bon de voir clair à nouveau, même si tout paraît flou. Alors j'entretiens le phénomène, je le nourris.
Je suis affamée et rien en me rassasie. Une masturbation par jour pour le moment suffit. Mais la faim repousse toujours, un vrai foie de Prométhée.
"Moi, je veux rester comme ça toute ma vie."