07 février 2008
Qu'elle me manque
Tout s'affaisse en moi. Glissement de terrain, ma luette au fond de l'estomac, l'intestin grêle fait une virée hors de ma bouche. Chloé me manque. Qu'elle s'extirpe de son cercueil. Qu'elle accoure couverte de terre humide on s'en fout je nettoierai plus tard, qu'elle m'insuffle la force de tenir la distance. Qu'elle murmure du frais à mon esprit douloureux, courant d'air salvateur non j'attraperai pas froid mes anticorps sont rôdés, qu'elle décolle le papier peint devenu terne, qu'elle mette à nu les parois de cette caboche... [Lire la suite]
06 février 2008
Là, tu meurs
Boule venue du ventre Tout droit au bord des lèvres. Là tu meurs, inciser, Ça dégorge mièvre. Se diffuse l'acide. Sous le nombril un abîme, Impossible à remplir. Bras gauche endolori, À l'estomac cicatrices. Mâchoire crispée, tempes affolées : Une molaire dans le cervelet. Poignet droit fébrile. Jamais plus, rien n'entre.Pas.
06 février 2008
Qui jamais ne cessent
Bientôt. Le vide sera comblé. La puissance m'envahira : une explosion. La sérénité me protègera. Je plongerai dans une plénitude délicieuse, un cocon cottonneux. Je m'y loverai pour des siècles, immobile à jamais, trop peureuse de crever la bulle. Ca me prendra dans ses bras, ça perlera sur moi. J'avalerai toutes les gouttes, denrée trop rare que ce désir assouvi. Je resterai aussi longtemps que possible sur ce monticule de chair brûlante, blottie dans ce souffle au goût de nectar. Ma soif étanchée, à jamais. Je cesserai de vivre,... [Lire la suite]
03 février 2008
Convulsions du quoi
Sourires baignés de larmes, Sanglots qui secouent, Convulsions du quoi.
J'ai croisé trois félins ce matin, leurs quelques vies ne m'atteignent pas. Comme l'herbe à vache et le chiendent dépassent des trottoirs, je pense en débordant, ça ne tient pas là-dedans. Je ne supporte plus rien, ne peux plus emmagasiner quoi que ce soit à l'intérieur de mon crâne déformé. Je m'effondre. Car après tout à quoi bon ce manque à mes commissures qui jamais ne s'en ira, qui se propagera à mon estomac, me fera souffrir durant cette lente agonie... [Lire la suite]
25 janvier 2008
Home sweet home
Quand on rentre chez soi on s'attend à trouver une maison accueillante et chaleureuse. Des personnes que l'on connait depuis longtemps qui demanderaient comment s'est déroulée la semaine, et raconteraient la leur. Des gens qui parlent, dont les yeux ne sont pas cernés, des gens qui ne jettent pas un regard incendiaire quand on leur décoche ce franc sourire, par malheur heureux de les revoir. Des gens qui riraient. Des gens dont on ne sentirait pas la froideur à deux pièces à la ronde. Des gens qui, s'ils sont en colère (ça arrive),... [Lire la suite]
10 janvier 2008
Renverse ta nuque et observe
Puisque je ne l'ai pas lu en atelier écriture je décide de le poser ici.
Tumulte qui imbibe. Crasse, fendiller la coquille de l'urgence. Hors de la vue des vivants, déserter le soi âpre. Appuyer les pupilles contre le ciel assombri, nez au vent. Nuque renversée, fixer le monde sous un autre angle ; c'est si rare qu'émouvant. La tâche qui incombe au ça : dire aux fastes moi ouvrez vos mirettes, signez l'amistice interne. À tâtons s'amenuiser : ne finir que seul, sans voix céphalées. Que les noeuds daignent photogénie, qu'ils se... [Lire la suite]
03 janvier 2008
Twin Peaks
Le nain en costume rouge danse seul dans la pièce rouge, emmené par un jazz feutré. La jeune fille aux cheveux longs, blonds, soyeux et bouclés est assise sur le fauteuil. Elle observe le jeune homme en face d'elle vieillir à chaque seconde. Elle se lève, lentement, et s'approche doucement de son oreille gauche. Elle lui murmure son secret, mais lui n'entend pas. Pour le moment.Silenzio.
28 décembre 2007
Des champs de coton sous mon crâne
Est-ce la fatigue ou la lassitude ? Je ne veux plus rien et suis épuisée, à tous les niveaux. C'est du coton sous ma boîte crânienne, bien collé au plafond. C'est une nausée perpétuelle, sans véritable raison. Mes jambes ne me portent plus qu'à peine. Je veux faire de la fiction mais n'y trouve pas matière. Alors je bouffe en continu, nourriture et culture entre mes mandibules trop véloces, avides. Je sens deux doigts invisibles presser sous mes yeux, au-dessus de mes paumettes. Je les sens creuser les cernes, comme dans du sable... [Lire la suite]
28 décembre 2007
"Ne plus jamais se réveiller"

10 décembre 2007
Le texte du jour
Parce que dès 8 h le lundi matin ça remue (les plaies), ça réveille, ça fait du bien et ça questionne.
Le briseur de peines
Dimanche 9 Décembre
20h03 (il pleut dehors)
Mademoiselle,
Je viens de vous quitter et me rends compte d’une chose qui me tue et m’exalte….
L’absence de vous diminue le sens même de médiocres passions et
augmente mon amour,comme le vent éteint les bougies et allume le feu.
Mais pourquoi y a t-il dans le cœur d’une femme qui commence à aimer un
immense besoin de souffrir et parfois de faire... [Lire la suite]